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emmanuel macron - Page 14

  • Un paysage politique entre décomposition et recomposition...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist à Breizh info et consacré à l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République et à ses conséquences politiques... Philosophe et essayiste, éditorialiste du magazine Éléments, Alain de Benoist dirige les revues Nouvelle Ecole et Krisis et anime l'émission Les idées à l'endroit sur TV Libertés. Il a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017) ainsi qu'un recueil d'articles intitulé Ce que penser veut dire (Rocher, 2017).

     

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    Alain de Benoist : « Macron n’apparaît pas comme la marionnette fabriquée que l’on imaginait »

    Breizh-info.com : Emmanuel Macron est devenu président de la République. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

    Alain de Benoist : Des regrets d’abord. Une certaine sidération ensuite. Jamais élu dans le passé, encore inconnu il y a quelques années, Emmanuel Macron a tenu son pari. Cela ne s’explique pas uniquement par l’ampleur des soutiens dont il a bénéficié. Se propulser à la tête de l’État sans être le candidat d’un parti traditionnel, passer en deux ou trois ans de l’obscurité à la lumière, cela ne s’était encore jamais vu. Cela montre l’ampleur de la crise actuelle, et cela donne aussi à son élection un caractère historique.

    On objectera bien sûr que Macron n’a jamais été élu que par défaut, qu’il n’a jamais recueilli que 43,6 % des inscrits, qu’un bon tiers des Français (33,7 % des inscrits) ont boudé le choix qui leur était proposé, soit en se réfugiant dans l’abstention soit en votant blanc ou nul dans des proportions jamais vues depuis 1969, et enfin que près de la moitié de ceux qui ont voté pour lui ne l’ont fait que pour « faire barrage » à Marine Le Pen. Mais tout cela sera vite oublié. Même quand on est mal élu, on est élu.

    J’ajouterai que les premiers actes de la présidence Macron, même s’ils ne laissent pas véritablement présager de ce que sera sa politique, donnent au moins à penser que le personnage a été sous-estimé par beaucoup, moi le tout premier. Je ne doute pas un instant que la politique de casse sociale, de baisse des salaires et d’ouverture des frontières qui sera très probablement mise en œuvre par la grande coalition des libéraux de tous bords qu’il a constituée sera une catastrophe pour notre pays.

    Mais pour l’instant, Macron n’apparaît pas comme la marionnette fabriquée que l’on imaginait. Non seulement ce n’est pas un « Hollande bis », comme le disent les gens de droite les plus obtus, mais ce sera à bien des égards un anti-Hollande. Cet ultralibéral est sans doute aussi un homme autoritaire, convaincu de la nécessité de redonner de la solennité à la fonction présidentielle. Les mots-clés de son discours, c’était bien « en même temps » !

    Breizh-info.com :  Qu’avez-vous pensé de la composition du gouvernement ? Y voyez-vous, comme je le disais récemment dans une tribune libre, un coup de génie d’Emmanuel Macron pour tuer la droite, briser le FN et se retrouver uniquement avec une forte d’opposition d’extrême gauche dans la rue face à lui ?

    Alain de Benoist : On s’attendait à un gouvernement de « startuppers », reflet d’une conception postpolitique de la vie publique. Là encore, cela n’a pas été le cas. Votre analyse n’est pas fausse, mais il faudrait ajouter que Macron ne fait qu’exploiter à son profit une situation qu’il n’a pas créée.

    Outre son optimisme « jeuniste », son succès s’explique par la conjonction de deux facteurs : le désir général de voir « dégager » l’ancienne classe politique et le fait que pour 75 % des Français les notions de droite et de gauche « ne veulent plus dire grand-chose » (sondage Cevipof, mars 2017).

    Emmanuel Macron poursuit en fait un objectif très simple : faire disparaître, briser, assécher ou laminer tout ce qui se trouve encore dans l’espace politique séparant la République en marche de la France insoumise d’un côté et du Front national de l’autre. Voici quelques années, on avait vu une nouvelle tripartition FN-UMP-PS succéder au vieux bipartisme à la française.

    Cette nouvelle tripartition a paru remplacée au soir du premier tour de la présidentielle par une forme quadripartite : FN-Républicains-France insoumise-En marche ! En cherchant à attirer vers lui la « droite » du parti socialiste et la « gauche » des Républicains, Emmanuel Macron cherche à recréer une tripartition différente de la précédente : FN-République en marche-France insoumise. La coalition des libéraux n’aurait plus alors à faire face qu’à la conjonction des « extrêmes ».

    On remarque tout de suite que cet objectif, propre à désespérer les Cambadélis et les Baroin, n’est en revanche pas très différent de ce que peuvent souhaiter de leur côté Marine Le Pen et surtout Jean-Luc Mélenchon.

    Breizh-info.com :  Malgré ses onze millions de voix du second tour, Marine Le Pen a déçu la plupart de ses partisans. Quelles sont selon vous les causes de ce qu’il faut bien appeler son échec ? Pensez-vous, vous aussi, qu’elle a trop parlé d’économie et de social, qu’elle ne s’est pas suffisamment concentré sur les électeurs de droite, qui constituaient sa réserve de voix la plus naturelle ?

    Alain de Benoist : A la veille du second tour, Marine Le Pen était créditée d’au moins 40 % des voix. Elle n’en a recueilli que 34 %. Cette piètre performance ne peut pas s’expliquer uniquement par le soutien quasi unanime des médias et des puissances d’argent à la candidature Macron. Elle ne s’explique pas non plus par un prétendu échec de la « dédiabolisation ».

    En 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen s’était qualifié au second tour, trois millions de personnes étaient descendues dans la rue, alors que le président du FN n’avait aucune chance de l’emporter.

    Cette fois-ci, il n’y a eu que quelques bandes de casseurs et d’antifas pour aller s’agiter dans la rue. Comme le dit très justement Pierre-André Taguieff, « l’anti-nationalisme diabolisant, rejeton de l’antifascisme et de l’antiracisme, a largement perdu en force de mobilisation ». En clair : ça ne marche plus.

    Si Marine Le Pen n’a pas été capable de retourner la tendance en sa faveur, alors qu’un véritable boulevard s’ouvrait devant elle, c’est tout simplement que sa campagne n’a pas été bonne.

    On peut certes alléguer les thèmes qu’elle a choisis de privilégier. Comme beaucoup, je pense en effet qu’elle a eu tort de mettre en avant des arguments d’ordre économique, et non de souligner les enjeux civilisationnels de cette élection. Son obsession de la sortie de l’euro a eu des effets ravageurs, car à supposer même qu’un tel objectif soit justifié, il est évident que la complexité du sujet interdisait d’en faire un thème de campagne, d’autant qu’une vaste majorité de Français y est totalement opposée.

    Je crois au contraire qu’elle n’a pas assez insisté sur le social qui est, avec l’immigration et l’insécurité, l’une des préoccupations majeures des classes populaires à une époque où le système capitaliste est en train de dévaster le monde sur une échelle encore jamais vue. Par opposition aux nomades hypermobiles, les sédentaires ne se sont pas encore convertis à la mondialisation !

    Mais l’essentiel n’est pas là. Le plus grave, c’est ce que la candidate Marine Le Pen a clairement révélé ses propres insuffisances. Sa campagne n’a jamais été dans le ton juste. Elle a manqué de style, d’émotion, de lyrisme, de vibrato. Elle sait parler, elle ne sait pas débattre.

    Elle sait se faire applaudir, mais pas soulever les foules. Dans le désastreux débat qui l’a opposée à Macron, elle s’est révélée à la fois incompétente et inutilement agressive, donnant ainsi à penser qu’elle n’était pas au niveau de ses ambitions.

    Marine Le Pen a eu le grand mérite de transformer un mouvement purement protestataire en parti vraiment désireux d’arriver au pouvoir, mais pour arriver au pouvoir il faut en avoir les capacités. De même ne suffit-il pas de prétendre parler au nom du peuple pour savoir parler au peuple…

    Breizh-info.com : Quelles perspectives de recomposition politique voyez-vous se profiler ?

    Alain de Benoist : La recomposition est en réalité un coup de grisou qui a déjà atteint tous les milieux politiques. Pour les deux anciens « grands » partis qui étaient porteurs du clivage gauche-droite, les socialistes et le s Républicains, ce n’est pas de recomposition, mais de décomposition qu’il faut parler. Le PS est à l’agonie, et Mélenchon ne dissimule pas son désir de le remplacer.

    L’ex-UMP, de son côté, représentait depuis longtemps une alliance contre nature de la droite conservatrice et de la droite bonapartiste, de la droite orléaniste et du centre libéral. Le coup de tonnerre de l’élection présidentielle y a libéré des forces centrifuges qui vont avoir le plus grand mal à se réconcilier. On le voit chaque jour plus nettement : ces partis-là appartiennent déjà à une autre époque. Et l’on peut d’ailleurs se demander s’il n’en va pas de même de la forme-parti telle qu’on l’a connue.

    Peut-il y avoir une recomposition à droite ? C’est ce que souhaitent les tenants de la « droite hors les murs » qui en appellent depuis longtemps à une « union des droites », vieil objectif jamais réalisé. La stratégie « buissonnière », qui prône l’alliance du populisme et du conservatisme, des classes populaires et des classes moyennes, a une validité certaine.

    Elle achoppe néanmoins sur un point aveugle : de quel conservatisme parle-t-on ? Avec le conservatisme libéral, il n’y a rien à faire à mon sens, parce qu’il s’agit d’un oxymore : le libéralisme, qui est à l’origine du capitalisme, de l’individualisme et de l’universalisme sans-frontiériste, repose sur des fondements qui aboutissent nécessairement à détruire tout ce que les conservateurs veulent conserver. Les flux migratoires ne sont qu’une conséquence (et un aspect) de la logique du profit. On ne mobilise pas les classes populaires en défendant les intérêts des puissants.

    La dynamique populiste est appelée de son côté à perdurer, pour l’excellente raison qu’elle s’enracine dans la sociologie actuelle. La fracture populiste traverse actuellement toutes les tendances politiques. La situation présente n’est pas socialement durable. Si les classes populaires, qui ne sont plus représentées politiquement, culturellement et intellectuellement parce qu’elles ont été marginalisées par l’oligarchie, sont aussi soucieuses d’identité, c’est qu’elles ne possèdent rien d’autre que ce patrimoine immatériel.

    Breizh-info.com : Le Front national va-t-il finir par imploser ? Ne serait-ce pas un mal pour un bien ?

    Alain de Benoist : Le Front national n’est pas réformable, et personne ne peut prétendre remplacer Marine Le Pen. Marion a eu raison de quitter la vie politique. A partir de là, on peut tout envisager : des turbulences à coup sûr, une ossification progressive, peut-être des scissions. La déceptionite provoque toujours les mêmes effets. Florian Philippot, qui est à la fois la bête noire des extrémistes de droite, des cathos et des libéraux, va certainement se trouver mis en accusation. Mais on peut imaginer d’autres scénarios.

    L’implosion du FN serait-elle un mal pour un bien ? Je n’ai pas de réponse à cette question, parce que je ne vois pas poindre l’amorce de ce qui pourrait le remplacer.

    S’il s’agit de créer un autre mouvement, plus radical, mais dans lequel il faudrait abandonner toute critique du capitalisme libéral et ne plus exprimer de conception du monde particulière, de façon à ne plus parler que d’identité et d’immigration, je n’en vois pas l’intérêt.

    On ne séduira jamais ceux qui veulent en priorité défendre leur portefeuille car, quels que soient leurs sentiments sur l’immigration, ils se trouvent très bien dans l’abjecte société marchande où nous vivons. D’un autre côté, il est très clair que nombre d’orientations très contestables du FN devraient être modifiées ou abandonnés, mais l’appareil du parti n’a apparemment ni le désir ni les moyens de se remettre en question.

    Breizh-info.com : Nous venons de commémorer la mort de Dominique Venner. Quel héritage laisse-t-il aujourd’hui ?

    Alain de Benoist : Il laisse l’exemple d’un style de vie, d’une volonté de tenue et de fidélité à soi-même qu’il aura incarnée jusque dans sa mort. Il n’était pas l’homme des compromis (son hostilité aux valeurs chrétiennes ne se cachait pas derrière l’équivoque du « pagano-christianisme »). On lui doit aussi une série de livres d’histoire, dont un grand nombre resteront des œuvres de référence.

    On ferait mieux de les lire plutôt que de s’exciter sur des écrits de jeunesse, dans lesquels Dominique Venner ne se reconnaissait plus depuis longtemps – d’autant qu’à la fin de sa vie, il était plus que jamais convaincu de l’inutilité de l’action politique.

    Breizh-info.com : Vous venez de sortir un nouveau livre intitulé « Ce que penser veut dire ». Pouvez-vous nous en parler ?

    Alain de Benoist : Réponse simple : c’est un recueil de textes qui s’attachent à présenter la vie et l’œuvre d’un certain nombre de grands penseurs, depuis Rousseau, Goethe, Nietzsche et Karl Marx jusqu’à Jean Baudrillard, Julien Freund, Michel Villey et Jean-Claude Michéa, en passant par Carl Schmitt, Heidegger, Leo Strauss, Hannah Arendt et bien d’autres.

    Autant de figures qui nous ont appris à penser – non pas à penser à quelque chose, mais à penser quelque chose : la nature de l’homme et le fonctionnement de la société, l’essence du politique et celle du droit, la signification de la guerre, les rapports entre nature et culture, le rôle de la technique, l’aliénation marchande, etc. Penser veut dire aller à l’essentiel. On est très loin de la politique politicienne !

    Alain de Benoist, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh info)

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  • Macron, artefact et marionnette ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Guillaume Faye, cueillie sur son site J'ai tout compris et consacré à Emmanuel Macron...

     

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    Macron, artefact et marionnette

    Un artefact est une fabrication qui se substitue au réel et dont la vraie nature est travestie. Une marionnette est un personnage de spectacle dirigé par une volonté extérieure. Emmanuel Macron relève peut–être des deux. Feu d’artifice médiatique, brillant et creux, talentueux et retors, il est le produit de forces idéologiques et financières qui l’ont créé afin de neutraliser la menace d’une France identitaire. Macron a été formaté pour donner à la décadence et à la destruction de la France le visage rassurant d’un jeune premier souriant. En outre, son ”libéralisme” économique, sympathique de prime abord dans ce pays objectivement communiste au taux de chômage double de ses voisins, s’avérera vite bidon. Macron sera une poule mouillée en matière de réformes. Trop peur de la bagarre…

    L’opération Macron, montée par des réseaux financiers et médiatiques   

    L’élection d’Emmanuel Macron à l’Élysée serait « le coup de poker le plus sidérant de toute l’histoire politique française » selon Guillaume Tabard (Le Figaro 10/05/2017). En tout cas, il a été bien préparé, notamment par l’exécution de François Fillon grâce à un appareil judiciaire partial, politisé et obéissant à Macron, alors ministre de l ‘Économie de Hollande (voir un article précédent de ce blog).

    Tous les médias s’extasient – ou font semblant – de la fulgurante ascension du plus jeune président de la République, 39 ans, hors parti, fondateur d’un mouvement, En marche !, (devenu ” La République En Marche”, LREM) véritable start up politique revendiquant déjà 230.000 adhérents (chiffre exagéré, évidemment) et ridiculisant le PS et la droite. Pas de miracle là dessous : seulement une opération financière massive, préparée dans le secret depuis 2014, destinée à faire élire l’exécutant, le porte–parole de milieux dirigeants cosmopolites, oligarques internationaux alliés à d’importants intérêts musulmans. Pierre Bergé est évidemment de la partie. Tous ont choisi en Macron leur cheval de Troie, pour mettre la main sur la France et enrayer le péril (”populiste” ou plutôt populaire) du Front national présenté comme fascisant. Bien que ce dernier soit bien affaibli par l’agent Philippot et le programme contre–productif qu’il a imposé.

    La ligne économique floue de Macron – et nullement ”libérale” ! – n’est pas le plus important pour ceux qui l’ont fabriqué ; ce qui compte, c’est son positionnement politique cosmopolite et islamophile. Macron et son lobby sont le résultat d’une opération financière internationale de grande ampleur – avec des dessous probablement cent fois plus opaques que les petites combines de Fillon poursuivi pour des broutilles par une justice au garde–à–vous. Fillon, qui était le symbole d’une France provinciale et catholique détestée – autant que la France déclassée et prolétarisée qui votre FN. Deux populations de souche méprisées par l’oligarchie cosmopolite qui finance Macron et qu’il représente.   

    La fulgurante ascension du play boy Emmanuel Macron, jamais vue dans l’histoire de la République ni chez nos voisins, s’explique donc en grande partie par l’ampleur d’une stratégie financière et médiatique préparée depuis quelques années, impliquant de très gros investissements. Jamais Le Canard Enchaîné ni la justice n’oseront se pencher sur les ressorts de l’ascension de Macron. C’est un homme qui a beaucoup plus de pouvoirs d’intimidation et de relations que M. Fillon…   

    La campagne électorale de Macron a été financée à hauteur de 15 millions d’euros sans qu’aucune investigation judicaire ne survienne. Dans l’opacité la plus totale. À côté de cela, Fillon, le cocu content, est persécuté par une justice aux ordres. Cherchez l’erreur.

    Show, vacuité et boniments

    Flou et ambigu sur tous les sujets, surtout régaliens, Emmanuel Macron apparaît à la fois brillant et d’une vacuité insipide. Mais dans cette société du spectacle, le vide, la superficialité, le show l’ont emporté sur le raisonnement et la réflexion politiques. 

    Rien que le vocabulaire d’Emmanuel Macron, se voulant le « progressiste » contre les « réactionnaires » appartient aux clichés de la vieille gauche. Macron est un jeune vieux, qui recycle des poncifs. C’est le produit chromé d’élites médiocres et fluctuantes, intelligentes, certes, mais sans caractère ni convictions.

    La « recomposition complète de la vie politique » avec Macron est une plaisanterie. La majorité des médias aux ordres (qui critiquent le ”poutinisme” de leurs confrères russes !) l’ont présenté comme « le président des patriotes contre la menace nationaliste ».  Patriote, un homme qui explique qu’il n’y a pas de culture française, mais seulement une ” culture en France ” ?

    Un de ses expressions répétitives, « je vais être clair », signifie exactement le contraire. Le ”macronisme” est un syncrétisme opaque et mou qui se compare ridiculement au gaullisme en se voulant ”rassembleur”. En Marche ! signifie aussi l’inverse : Sur Place ! L’immobilisme, le réformisme minimaliste ou fallacieux sont la marque de fabrique de Macron, dont les ”réformes” n’ont été que des crottes de souris quand il était dans le gouvernement socialiste. Il représente le Système avec perfection : une communication flamboyante, des actes et des résultats misérables.

    En nommant le juppéiste Edouard Philippe (droitiste mou sans idées précises, girouette, issu du PS passé à droite et…islamophile) comme Premier ministre, Macron veut évidemment casser la droite et récupérer un maximum de voix LR aux législatives. Se concrétise bien là une stratégie de type IIIe et IVe République, politicienne mais non pas politique (c’est-à-dire avec un ”axe de volonté”) au sens de Carl Schmitt.

    Macron se présente comme le rassembleur droite–gauche, une sorte de voiture balai. Il est la synthèse du vieux Système, de la gauche d’appareil et de la droite affairiste (et non pas entrepreneuriale), c’est–à–dire les deux faces de la même pièce. Il ne rassemble qu’une oligarchie déjà rassemblée.   

    Macron, agent de l’invasion migratoire et de l’islamisation

    Ses propos tenus en Algérie où il a accusé son propre pays de « crimes contre l’humanité » du fait du colonialisme (tout cela pour obtenir le vote des musulmans de France) révèlent un homme sans honneur et inquiétant. On note aussi une étrange tolérance envers un membre musulman de son équipe qui refusait de condamner le terrorisme islamique. Sur l’immigration et l’islamisation, Macron sera probablement encore plus laxiste que ses prédécesseurs. Il semble indifférent, voire favorable, à ces processus mortels pour la France.

    Le président du Crif, (principale association juive), au nom d’une position anti FN, a appelé à voter pour lui, bien qu’il soit soutenu par l’UOIF (Union des organisations islamiques de France), structure islamiste et antisémite dissimulée, partisane de la disparition d’Israël, financé par l’Arabie saoudite, actrice de l’islamisation de l’Europe et très en retrait sur la condamnation du terrorisme djihadiste. C’est une contradiction suicidaire de la part de cette haute autorité juive.   

    Comme un certain nombres de hauts responsables juifs, M. Francis Kalifat, exactement d’ailleurs comme ses homologues chrétiens, est victime d’une naïveté destructrice face à l’islam. À moins que ce ne soit du calcul… Mais il est risqué. En tout cas, Emmanuel Macron a été le candidat (comme Hollande) plébiscité par l’immense majorité des votants musulmans. Et c’est lui que les islamistes préfèrent. C’est normal : il n’y a rien dans son programme pour arrêter ou même ralentir l’invasion migratoire. Et tout pour l’accentuer.   

    Soumission, la feuille de route du gouvernement Macron

    Le Premier ministre, Édouard Philippe, un de ces LR macronisés, est un faux laïc et un vrai dhimmi (soumis) islamophile. Maire du Havre, il avait, en 2012, fait jeter 8.500 desserts de cantines scolaires parce qu’ils contenaient de la graisse de porc, se soumettant ainsi avec lâcheté à la charia et imposant la nourriture hallal aux enfants non–musulmans.

    Dans la même veine, le nouveau président a promis une « bienveillance exigeante » envers l’idéologie islamique. On sait ce que ce genre de langue de bois veut dire. Plus encore que Juppé, inventeur de l’ « identité heureuse », Macron veut favoriser la discrimination positive, le multiracialisme et le multiculturalisme « heureux et inclusifs » (alors qu’ils sont dévastateurs). Macron est un grand ami de l’invasion migratoire à majorité islamique. C’est normal : les financiers qui l’ont porté au pouvoir, d’où pourraient-ils venir ? De quels pays ?

    Détail très important : Malek Boutih, ancien président de SOS Racisme, encarté socialiste, musulman, peu soupçonnable de ”racisme islamophobe”, péché capital, a été éjecté de En Marche ! Pourquoi ? Parce qu’il critiquait trop l’islamisme violent et l’UOIF, « classée parmi les organisations terroristes par les Émirats arabes unis », note Ivan Rioufol. Cette UOIF, très louche, a bruyamment soutenu Emmanuel Macron. Réfléchissez pourquoi. UOIF–Macron, même combat ?   

    Macron refuse d’interdire les Frères musulmans en France, comme le voulait Fillon. Son ministre de la Justice, François Bayrou, vieille canaille opportuniste et girouette professionnelle, est sur la même ligne que lui. Macron, sous des dehors factices de lutte contre Dae’ch au Mali et au Moyen–Orient, capitulera devant l’islam conquérant et son immigration invasive en terre de France. Encore plus que ses cinq catastrophiques prédécesseurs (Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande).

    Macron contre le FN : procédés déshonorants

    Macron est, en beaucoup plus dur, sur la même ligne anti FN que la majorité des politiciens guimauve LR – dont le chef bien coiffé Baroin qui a appelé à voter pour lui contre Marine Le Pen et qui, maintenant, en pleine contradiction, appelle à voter contre LREM aux législatives. (1)

    Macron sera le défenseur utopique et angélique des « quartiers populaires » (immigrés non–Européens musulmans) et des « minorités culturelles » (même signification), qui seront bientôt majorités, si rien ne change, et qui le sont déjà dans de nombreuses villes et banlieues, avec une explosion de la criminalité, de l’insécurité et de la dégradation des conditions de vie.

    Un des ministres de Macron, Richard Ferrand, a été un des financiers d’associations palestiniennes et une de ses secrétaire d’État, Marlène Schiappa, est une militante anti–israélienne pro–arabe. Macron se dit ”pro –Européen”, mais n’est–ce pas être  ”anti–Européen” que d’organiser l’invasion ethnique de l’Europe ? Inversion orwelienne perverse du langage.

    Macron a essayé de ”rediaboliser” Marine Le Pen et le FN par une visite symbolique à Oradour–sur–Glane et au Mémorial de la Déportation et à celui de la Shoah, et en célébrant la mémoire d’un Marocain, Brahim Bouarram, noyé dans la Seine il y a plus de vingt ans en marge d’un défilé du 1er mai du FN à la suite d’une rixe avec des skins qui n’avaient rien à voir avec ce dernier. Le message est clair : Marine Le Pen et le FN seraient des racistes héritiers de Vichy et du nazisme. Ce procédé usé est injurieux, comme l’a montré Gilles–William Goldnadel, pour la mémoire des juifs jadis déportés, instrumentalisés par la communication électorale de Macron qui, par ailleurs, manœuvre sans scrupules  avec les musulmans judéophobes. La communauté juive devrait vraiment se poser des questions sur Macron et son double discours permanent. Ce président n’est pas fiable. Pour personne.

    Après Macron, le FN ?

    Archange entouré de courtisans, il est mauvais pour le nouveau président d’être pris par les médias pour une sorte d’Obama français, de thaumaturge. Emmanuel Macron, pendant toute sa campagne, a donné l’impression, par sa gestuelle, son regard étrangement fixe et son langage ampoulé et exalté – mais insignifiant – d’imiter un télé–évangéliste américain. Le spectacle primait sur le fond, quasi absent. Plus merveilleuse est l’image, plus dure sera peut-être la chute. D’autant que déjà, en tout début de mandat, sa cote de popularité est plus faible que celle de ses prédécesseurs ; il ne bénéficiera d’aucun ”état de grâce”. Plusieurs commentateurs ont dit qu’il ne fera pas de vieux os et que son échec entraînera en 2022 la victoire du Front national. Mais ce dernier ne semble pas au meilleur de sa forme.

    Guillaume Faye (J'ai tout compris, 23 mai 2017)

     

    Note :

    1 Le FN avait inventé l’UMPS pour souligner la connivence entre l’UMP et le PS. Et, suite à une profonde bêtise qui procède d’une profonde logique, le mouvement de Macron s’intitule LREM (La république en marche) qui reproduit (ridicule) LR – Les Républicains. 

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  • Feu sur la désinformation... (139)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Olivier Frèrejacques.

    Au sommaire :

    • 1 : Le « Hanounagate » : quand la vedette du PAF joue avec le feu

      L’animateur Cyril Hanouna au cœur d’un scandale médiatique après avoir fait un canular téléphonique. Après avoir piégé un homosexuel dans un canular de mauvais goût, la vedette du PAF est « presque » sur la sellette. Le lobby LGBT pourrait avoir raison du chantre du mauvais goût de l’audiovisuel… et pourtant le mauvais goût d’autres stars médiatiques est largement toléré…
    • 2 : Le zapping d’i media

      Crépage de chignon sur le plateau de Laurent Ruquier, l’ancien ministre de l’éducation Najat Vallaud Belkacem s’attaque à la chroniqueuse Valérie Burggraf qui l’accuse de relayer une « fake news » sur la mise en place de la réforme de l’orthographe… La polémique se poursuit après l’émission et Laurent Ruquier vole au secours de sa protégée, contredisant au passage une de ses propres interventions faite un an plus tôt…
      Au rayon de la jupe, un représentant du syndicat lycéen « FIDL » explique pourquoi il a choisi de revêtir une jupe… une jupe que n’aurait pas refusé un curieux brésilien qui se rêve en petite sirène!

    • 3 : La Chapelle-Pajol théâtre de l’opposition féminisme / Immigration

      Le 19 mai une pétition dénonce le harcèlement de rue dans le 18ème arrondissement de la capitale. En cause, les riverains se disent victimes d’insultes de la part d’une partie de la nouvelle population locale décrite par « Les Inrocks » comme une population « pauvre et immigrée » dans un quartier de « mixité sociale ».
      Les médias et les politiques sont partagés : problème humain réel pour les uns, problème d’urbanisme pour d’autres…
    • 4 : Attentat de Manchester : une attaque ou un incident ?

      Attentat dans le nord-ouest de l’Angleterre, à Manchester dans une salle de concert mardi soir. Plus de 20 morts, une soixantaine de blessés. Parmi les victimes des enfants puisqu’il s’agissait d’un concert de « Ariana Grande » une chanteuse pour adolescents.
      La quasi-totalité des médias ont repris les termes utilisés par la police anglaise qualifiant l’attentat terroriste « d’incident »…
    • 5 : Les tweets d’I-Média

      La taille des trottoirs a largement alimenté la twittosphère suite à la polémique de la Chapelle Pajol, Malek Boutih surprend son monde avec sa déclaration choc : « il faut dégager tous les gens qui emmerdent les femmes », Mélania Trump refuse de porter le voile, le JDD compare le FN et Daech, le deux pois deux mesures entre les « affaires Fillon » et le président Macron…

    • 6 : Emmanuel Macron et les médias : fin d’une lune de miel ?

      Emmanuel Macron aura été plus qu’un candidat à l’élection présidentielle. Pendant près de six mois, il a été un véritable phénomène médiatique. Peu attaqué sur le fond, sur son patrimoine, sur son bilan politique auprès de François Hollande, il a bénéficié d’un traitement de faveur inédit. Une fois l’élection passée, bénéficiera-t-il de la même complaisance des médias ?
      Claude Chollet, président de l’Ojim, l’observatoire du journalisme, de l’information et des média nous donne délivre son analyse.

     

                             

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  • Feu sur la désinformation... (138)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 : Intronisation de Macron – orgasme médiatique

      Intronisation d’Emmanuel Macron, il faut commenter les images, c’est l’extase des experts et journalistes. Tout y est passé : la séquence Harlequin, la séquence Vuitton (le tailleur bleu de Madame) et la séquence Kennedy, toujours le tailleur, qui rappelait celui de Jackie Kennedy… il y a 56 ans. Mais Macron pour les médias (républicains !), c’est aussi l’homme qui incarne le corps du roi, qui protège et que la pluie n’atteint pas. Plus qu’une intronisation, nous avons assisté à un sacre, le sacre d’Emmanuel premier, protecteur de la nation, roi thaumaturge.

    • 2 : Le zapping d’i media

      Toujours la propagande sur les « migrants qui « fuient la guerre », forcément… alors qu’il s’agit d’hommes jeunes ayant laissé sur place les femmes, les enfants, les parents. Sophia Aram joue au commissaire politique à l’occasion de la « Journée contre l’homophobie ». C’est le retour de « la cage aux phobes » de Philippe Muray. Pascal Praud , lui, décrypte le nouveau gouvernement : l’énarchie reste en place , ouf !

    • 3 : Après Pujadas, l’horreur Lapix

       Bye bye Pujadas : le présentateur du journal de 20 heure de France 2, victime de la discrimination de Delphine Ernotte, la directrice de France télévision. « Il y a trop d’hommes blancs de plus de 50 ans ». Place à la diversité, place aux femmes, place à Anne Sophie Lapix.

      En fait , il fallait faire partir Pujadas pour céder la place à Anne-Sophie Lapix, grande figure médiatique à la charnière du monde des affaires qu’elle reçoit chaque semaine , chez elle, avec son mari Arthur Sadoun, patron de publicis et financier de Terra nova. Bref un puputsch du CAC 40 et des pubards. Lapix ? C’est aussi une journaliste incisive et militante qui, dès début 2012, avait  montré qu’il fallait attaquer le FN sur son programme économique.

    • 4 : Les tweets d’I-Média

      « Il y a des écarts d’âge transgressifs »,  « c’est un enseignant , il avait des devoirs et des obligations spécifiques » : un procureur requiert sévèrement contre un enseignant qui a séduit une élève de 23 ans plus jeune que lui. Ça ne vous rappelle rien ? Mais le couple Macron (14 ans pour l’un , 38 ans pour l’autre lors de sa formation) a lui été glamourisé.  Selon que vous serez puissant ou misérable , vous serez angélisé ou diabolisé ! BFMTV se surpasse et annonce « un gouvernement exemplaire » … 24 heures avant sa formation. Valeurs actuelles publie un entretien avec Marion Maréchal Le Pen. A l’opposé d’une campagne présidentielle rase-moquette un texte d’une grande hauteur de vue. A ne pas manquer !

    • 5 : Empire médiatique : le cas Drahi

      A qui appartient la presse française ? Jean Yves le Gallou vous dépeint l’empire industriel de Drahi, entrepreneur et propriétaire de presse. L’homme qui a fait Macron.

    • 6 : Coup de chapeau à Faits et documents

      Coup de chapeau à Faits et documents, la lettre confidentielle fondée par Emmanuel Ratier. Un portrait très complet de Mimi Marchand qui contrôle les images des « people » et qui s’est occupée du couple Macron.

     

                                

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  • Feu sur la désinformation... (137)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 : Macron président : concours de lèche médiatique !
      Déroulez-le tapis rouge pour le nouveau président Macron !! Les journaux célèbrent le « kid », le « président aux 39 ans », et TF1 diffuse « Les coulisses d’une victoire » au lendemain des résultats. Le reportage, réalisé par Yann L'Hénoret, résume 200 jours de campagne du nouveau président. Les séquences s’enchainent par ordre chronologique mais sans commentaires ni voix off.
      C’est l’heure de saluer le travail des soldats de la propagande.
    • 2 : Le zapping d’I-média
      Orange, polémique après qu’une électrice se plaint d'avoir du retirer son voile pour voter. Pourtant, l’assesseur est dans l’obligation de contrôler l’identité des votants et la loi française impose d’avoir le visage découvert sur les photos de pièces d’identité.

      Jacques Seguela exprime son mépris de la « France des champs » dans l’heure des pros sur CNEWS : « La France des villes est plus avancée, puisque c’est à la France des villes d’indiquer la nouvelle société ».

    • 3 : Période de silence pré-électoral : la grande escroquerie
      Macron leaks, les médias interdits de diffuser les données issues du piratage de l’équipe d’Emmanuel Macron. La raison ? La période de réserve électorale imposant un silence médiatique à quelques heures du scrutin. En fait, les médias ont utilisé cette règle pour servir leur idéologie.
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Médiapart, Charlie Hebdo, Buzzfeed interdits d’accès à la soirée électorale du Front National lors du second tour. Les Inrocks et Libération s’indignent et décident de boycotter la soirée. De son coté, le parti « En marche » a refusé l’accréditation des médias « Russes » RT et Sputnik.
    • 5 : Portrait piquant
      Nicolas Faure dresse le portrait du journaliste Jean-Michel Apathie, le journaliste de gauche qui se veut "neutre".

     

                                  

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  • Quand Emmanuel Macron promet l'instauration de la discrimination positive...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Anne-Marie Le Pourhiet, cueilli sur Figaro Vox et consacré à la politique de discrimination positive préconisée par Emmanuel Macron. Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de droit constitutionnel et de droit public à l’Université de Rennes I.

     

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    Anne-Marie Le Pourhiet: «La discrimination positive est un danger pour la paix civile en France»

    « La vraie rupture, ce que je propose pour les quartiers, c’est une vraie politique assumée de discrimination positive et de mobilité », a déclaré Emmanuel Macron le 8 mars dans un entretien à l’AFP. Il s’agit là d’une annonce de grande portée de la part du candidat à l’Élysée.

    La discrimination positive, que les Anglo-Saxons appellent affirmative action (« action positive »), consiste à adopter des mesures de faveur (priorités à l’embauche, promotions préférentielles, dispenses de concours, épreuves spéciales dérogatoires, points supplémentaires, emplois, contrats ou marchés réservés, quotas, parité, etc.) pour des catégories de personnes désignées par un critère non social (race, ethnie, religion, langue, sexe, orientation sexuelle, handicap, etc.) et dont on affirme qu’elles ont subi des discriminations passées ou présentes ou qu’elles sont « défavorisées ».

    Il s’agit donc de passe-droits accordés aux membres de certaines catégories pour leur permettre d’échapper aux critères du droit commun. L’adjectif « positif » est destiné à gommer le caractère négatif de la différenciation puisque toute discrimination est en l’espèce évidemment positive pour son bénéficiaire mais négative pour celui qu’elle exclut. Une discrimination « en faveur » des femmes ou des Noirs se fait évidemment « au détriment » des hommes ou des Blancs. Et dès lors que l’on prétend ériger la « lutte contre les discriminations » en politique publique, il est incohérent de prétendre parallèlement les encourager « en faveur » de certaines catégories et donc au préjudice des autres. Il s’agit d’une application bien connue de la théorie multiculturaliste consistant à repérer dans la société des catégories de « dominés » qui auraient le droit de bénéficier de traitements de faveur en compensation des oppressions subies. On y retrouve aussi la rhétorique marxiste selon laquelle il conviendrait d’écarter l’égalité de « droits formels » pour parvenir au forceps à une égalité de fait, dite « égalité réelle », à cette différence près que le socialisme s’intéressait aux classes alors que le culturalisme se préoccupe des races, des religions et des sexes.

    Ces mesures discriminatoires qui évacuent le critère méritocratique sont évidemment contraires aux valeurs et principes républicains inscrits dans notre Constitution, mais elles sont aussi inefficaces et engendrent de graves effets pervers. Notre Constitution, dans la plus pure tradition républicaine issue de la Révolution française, consacre une stricte égalité de droits entre les citoyens : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits (…). La loi (…) doit être la même pour tous (…). Tous les citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents (…) ». « La loi garantit à la femme dans tous les domaines des droits égaux à ceux de l’homme (…). La France (…) assure l’égalité de tous les citoyens devant la loi sans distinction d’origine, de race ou de religion. » C’est sur le fondement de ces principes que le Conseil constitutionnel a jugé que la Constitution « s’oppose à toute division par catégories des électeurs et des éligibles (…) et à ce que soient reconnus des droits collectifs à quelque groupe que ce soit, défini par une communauté d’origine, de culture, de langue ou de croyance ». Il a ainsi censuré la notion de « peuple corse », les quotas ou la parité sexuels, la charte européenne des langues régionales ou les statistiques ethno-raciales. Il a donc fallu réviser la Constitution pour permettre au législateur d’imposer la parité ou la priorité autochtone dans l’accès aux emplois et professions de certaines collectivités d’outre-mer.

    Beaucoup de discriminations positives ethno-raciales échappent cependant au contrôle du juge constitutionnel parce qu’elles n’empruntent pas la voie législative ou réglementaire ou que les autorités compétentes camouflent les critères interdits en utilisant des euphémismes sociologiques ou géographiques. Par exemple : « modalités particulières d’admission destinées à assurer un recrutement diversifié des étudiants ». Ou encore :« à aptitude égale la commission de sélection donne la priorité aux candidats qui résident dans un quartier prioritaire de la politique de la ville ». Ou bien encore : « favoriser l’émergence d’une fonction publique plus représentative du bassin de vie qu’elle administre ».

    De surcroît, cette politique de discrimination positive se révèle également inefficace et engendre des effets pervers que les États-Unis ont éprouvés. Au lieu de créer les conditions permettant à tous de concourir à égalité, elle consiste à dispenser de concours ceux que l’on juge incapables de passer les épreuves communes. Il s’agit donc d’un système de « triche » exactement comme le dopage dans les épreuves sportives. Mais celui qui n’avait pas les compétences requises pour entrer dans l’école ou la fonction ne les aura pas par miracle au lendemain de son admission préférentielle et va donc traîner ses insuffisances par la suite, ce qui ne fait qu’accroître le ressentiment. De tels procédés, d’ailleurs, ne sont pas admis dans le domaine des sciences dures (mathématiques, physique). Et ils sont strictement déconseillés lorsqu’il s’agit de former et de recruter, notamment, des chirurgiens ou des pilotes de ligne. Ça serait trop dangereux. Écartant la méritocratie, ces passe-droits ne peuvent, en tout état de cause, concerner qu’une faible minorité d’individus, car leur généralisation conduirait à baisser gravement le niveau de performance d’une école, d’une entreprise, d’une administration (ou d’un festival de cinéma) et à couler sa réputation.

    Enfin et surtout, ce type de mesures préférentielles a un coût social, moral et politique très lourd. Il renforce d’abord le communautarisme dont il est issu en incitant les individus à s’inscrire dans un groupe pour pouvoir bénéficier des avantages accordés et en perpétuant ainsi les assignations à identité. Une société qui remplace la méritocratie républicaine par la médiocratie sociétale et instaure un système où les catégories ethno-raciales et sexuelles se « partagent le gâteau » se met en péril et menace gravement la paix civile.

    Qu’est-ce qui arrive fatalement lorsque, à un concours de recrutement de pompiers de Los Angeles, un Noir est reçu avec 9/20 et un Blanc collé avec 15/20 ? Que ressent le citoyen qui lit dans un quotidien ces propos du président d’un grand groupe français : « Lorsque nous rencontrons un candidat qui a un prénom d’origine étrangère, il a plus de chances d’être recruté que celui qui porte un prénom français de souche » ? Inutile de jouer les tartuffes devant la « montée des extrêmes » lorsque à longueur d’actes et de discours démagogiques et clientélistes certaines élites dirigeantes ne font que semer les ferments de l’amertume sociale.

    Anne-Marie Le Pourhiet (Figaro Vox, 15 mars 2017)

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